Un décret et un arrêté publiés le 15 mai 2025 au Journal officiel viennent acter une série de mesures importantes visant à améliorer l’efficacité du dispositif « Mon soutien psy », mis en place depuis 2022. Objectif : renforcer l’accès aux soins psychiques en libéralisant le parcours et en rendant le dispositif plus attractif pour les professionnels.
Jusqu’à 12 séances remboursées par an
Le principal changement porte sur le nombre de séances remboursées : il passe de 8 à 12 par an, renouvelables si nécessaire après concertation entre le psychologue et un médecin (psychiatre ou médecin traitant). Cette prise en charge est ouverte à toutes les personnes âgées de 3 ans ou plus présentant des troubles psychiques légers à modérés.
Plus besoin de passer par un médecin pour consulter
Autre avancée majeure : la suppression de l’obligation de passer par un professionnel de santé pour obtenir un adressage. Désormais, les usagers peuvent prendre directement rendez-vous avec un psychologue conventionné, en consultant l’annuaire dédié disponible sur le site de l’Assurance maladie.
Quel niveau de remboursement attendre ?
Le tarif de la séance, revalorisé en 2024 à 50€, est remboursé à hauteur de 60% (soit 30€) par la Sécurité sociale. Le reste peut être pris en charge par une complémentaire santé, selon le contrat souscrit. Certaines catégories bénéficient d’un remboursement à 100% : les assurés relevant de la Complémentaire santé solidaire (CSS), de l’AME, d’une affection de longue durée (ALD), d’un congé maternité à partir du 6e mois ou d’un arrêt lié à un accident du travail ou une maladie professionnelle.
Un dispositif qui a évolué depuis 2024
Dès juin 2024, le gouvernement avait commencé à revoir ce dispositif, jugé peu efficace. Moins de 100 000 patients y avaient eu recours la première année, pour une moyenne de seulement 4 séances par personne. Et parmi les professionnels, seuls 7% des psychologues libéraux étaient conventionnés au lancement.
La revalorisation tarifaire en juin 2024 (30€ → 50€) a changé la donne : plus de 500 psychologues supplémentaires ont intégré le dispositif dès l’été, et selon les derniers chiffres, on dénombre désormais plus de 5 000 professionnels partenaires.
Nouvelles garanties pour la confidentialité du suivi
Le décret du 15 mai 2025 introduit également des protections supplémentaires pour le patient : le consentement de ce dernier est désormais nécessaire avant toute transmission d’information au médecin traitant. Cela concerne l’entretien d’évaluation, la dernière séance de suivi, ainsi que la nature psychiatrique éventuelle du trouble.
Un accès simplifié, mais encore perfectible
Avec ces ajustements, le dispositif « Mon soutien psy » vise à lever les freins à la consultation psychologique, tout en favorisant une meilleure coordination avec les professionnels de santé. La suppression de l’adressage médical et l’extension du nombre de séances sont des avancées saluées par la profession, même si les syndicats appellent encore à une meilleure reconnaissance du rôle des psychologues dans le parcours de soins.