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Retraite des indépendants : un fossé persistant avec les salariés

26/5/2025

Une récente étude de l’Insee confirme ce que beaucoup soupçonnaient déjà : la retraite moyenne des travailleurs indépendants reste bien inférieure à celle des anciens salariés. Si certains secteurs comme les professions libérales s’en sortent mieux, d’autres, notamment l’agriculture, peinent à offrir un revenu décent à leurs anciens actifs.

Une moyenne inférieure de près de 400€

Parmi les 15,7 millions de personnes percevant une pension de droit direct en France, 1,4 million sont d’anciens travailleurs indépendants. Il s’agit d’anciens artisans, commerçants, professions libérales ou exploitants agricoles. Selon les données publiées par l’Insee, la pension moyenne des non-salariés s’établissait à 1 180€ bruts mensuels en 2020, soit environ 400€ de moins que la moyenne générale des retraités, qui s’élevait à 1 540€.

De très fortes disparités selon les secteurs

Les inégalités s’accentuent lorsqu’on détaille les différents statuts :

  • Professions libérales : 2 570€ par mois en moyenne
  • Artisans-commerçants : en dessous de la moyenne nationale
  • Exploitants agricoles : 810€ mensuels
  • Et un quart des ex-indépendants perçoivent moins de 800€ par mois

Ces chiffres traduisent une hétérogénéité des parcours professionnels et des régimes de cotisations. Les professions libérales cotisent souvent davantage, avec des revenus plus élevés, ce qui améliore leur retraite. À l’inverse, les anciens agriculteurs restent les plus pénalisés.

Des écarts de retraite hommes-femmes très marqués

L’étude met aussi en lumière une autre source d’inégalité : le genre. Chez les non-salariés :

  • l’écart de pension atteint 31% chez les exploitants agricoles ;
  • il grimpe à 41% chez les artisans-commerçants.

Ainsi, une ex-agricultrice perçoit en moyenne 670€ mensuels, tandis qu’un ancien professionnel libéral masculin atteint 2 930€ bruts. Une différence annuelle qui peut dépasser les 7 000€, principalement due à des carrières féminines plus fragmentées, souvent à temps partiel et dans des secteurs moins bien rémunérés.

Des régimes complémentaires souvent insuffisants

L’Insee précise que son analyse ne prend en compte que les pensions de base. Certains indépendants perçoivent également des compléments via des régimes obligatoires ou de l’épargne individuelle (comme le PER), mais ces dispositifs ne suffisent pas toujours à rétablir l’équilibre.

Malgré des avancées, comme le relèvement en 2021 du montant minimum de pension agricole à 85% du Smic net pour les carrières complètes, de nombreux retraités non-salariés restent loin d’un niveau de vie convenable.

Conclusion

Cette étude rappelle l’importance pour les travailleurs indépendants d’anticiper leur retraite dès le début de leur activité. Si les écarts sectoriels et de genre sont encore très marqués, la diversification des sources de revenus à la retraite – via la capitalisation ou l’épargne retraite – reste aujourd’hui une nécessité plus qu’une option.

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